- démâter
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• 1479 desmater; de dé- et mât♦ Mar.1 ♦ V. tr. Priver (un navire) de ses mâts. Démâter un navire à coups de canon. Bateau démâté par la tempête.2 ♦ V. intr. Perdre ses mâts. Le navire risquait de démâter.⊗ CONTR. Mâter.démâterv.⇒DÉMÂTER, verbe.MARINEI.— Emploi trans.A.— [L'obj. désigne un bâtiment, parfois un ensemble de bâtiments ou p. méton., le capitaine d'un navire]1. [Le suj. désigne gén. une pers.] Enlever le ou les mâts selon une technique particulière. On a démâté les vaisseaux dans le port (Ac. 1798-1932).2. [Le suj. désigne une force violente exercée par une pers., une collectivité ou par un phénomène naturel ou accidentel] Priver d'un mât, de la mâture de façon violente, en les abattant, en les rompant. Les tempêtes de l'Océan agitent, démâtent quelquefois leurs vaisseaux (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 89).— Démâter (un bâtiment) d'un mât. Violent ouragan (...) qui avait démâté de tous ses mâts la frégate la Résolution (Voy. La Pérouse, t. 1, 1797, p. LXII).— Emploi abs. Tirer à démâter. Diriger le tir sur la mâture du vaisseau ennemi. Elle [la flotte anglaise] tirait à couler bas au lieu de tirer à démâter (LEFEBVRE, Révol. fr., 1963, p. 320).B.— P. métaph. et au fig.1. P. métaph. Ce fut (...) une de ces tempêtes morales qui démâtent une âme de toute sa réflexion (BOURGET, Irrépar., 1884, p. 121).2. Au fig. [L'obj. désigne une pers. ou un attribut de la pers.] Faire perdre contenance, démonter, désorienter. C'est l'énervement surtout qui démâte les femmes (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1494).II.— Emploi intrans. [Le suj. désigne un bâtiment et p. méton. une ou plusieurs pers. à bord] Être privé totalement ou partiellement de sa mâture. Personne à bord n'avait jamais vu de tempête aussi violente. Nous manquâmes de démâter (GAIMARD, Voy. Islande, 1852, p. 69).Prononc. et Orth. :[
]. Ds Ac. 1694 et 1718, s.v. demaster; ds Ac. 1740-1932 sous la forme mod. Étymol. et Hist. 1. a) 1479 desmaster trans. « enlever le mât d'un navire » (Bulletin du comité des travaux hist., 1897, p. 107); b) 1632 « abattre (par des moyens violents) la mâture d'un navire » (SAGARD, Le Grand voyage du pays des Hurons, 20 ds Fr. mod., t. 25, 1957, p. 310); c) 1736 intrans. « perdre ses mâts (d'un navire) » (AUBIN); 2. av. 1825 au fig. « faire perdre à quelqu'un son assurance » (Saint-Simon ds Lar. 19e). Dér. de mâter; préf. dé-. Fréq. abs. littér. :34.
DÉR. Démâtage, subst. masc. Action d'enlever le ou les mâts d'un bâtiment selon une technique particulière; fait de les perdre par accident. Le démâtage d'un vaisseau (Ac. 1835-1932). — []. Ds Ac. 1835-1932. — 1re attest. 1783 (Encyclop. méthod., Mar., t. 1, p. 678); de démâter, suff. -age.
BBG. — LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 66, 317.démâter [demɑte] v.ÉTYM. 1479, desmaster; de 1. dé-, mât, et suff. verbal.❖1 V. tr. Mar. Enlever les mâts de (un navire). — Abattre, rompre les mâts. || Démâter un navire à coups de canon. — Au p. p. (plus cour.). || Navire démâté, désemparé.0 À la hauteur du Maelström, 26 avril, le navire (…) aperçut des signaux de détresse que lui faisait une goélette sous le vent. Cette goélette, démâtée de son mât de misaine, courait vers le gouffre, à sec de toile.J. Verne, Un hivernage dans les glaces, p. 224.2 V. intr. Perdre ses mâts. || Ce navire a démâté dans la tempête.❖CONTR. Mâter.DÉR. Démâtage.
Encyclopédie Universelle. 2012.